Thanadoula, mort et tristesse

approche, blog

enfermées dans un fonctionnement imposé par le monde actuel, certaines personnes ne s'autorisent pas la tristesseIl y a peu, alors que je marchais dans la rue, j’ai croisé une jeune femme, accroupie, emplie de tristesse, les larmes aux yeux.
Devant elle se trouvait un petit animal particulièrement « mal en point », une partie de ses organes hors de son corps suite au passage d’une voiture.
Entre deux larmes elle a dit « il souffre mais il bouge encore, et en même temps on ne peut plus rien pour lui« .
Gênée, elle s’est excusée 1000 fois pour ses larmes et pour l’état dans lequel tout ça la mettait, en disant qu’elle était consciente que ce n’était qu’un tout petit animal mais qu’elle n’y pouvait rien, que ça la rendait triste de voir mourir tout animal, aussi petit soit-il.
J’ai écouté sa tristesse puis, j’ai cherché dans mes poches et j’ai trouvé un petit sac.
Je me suis dit qu’il serait bon de le mettre dans un élément plus naturel qu’un trottoir froid et dur, suite à quoi j’ai mis l’animal dans le petit sac et j’ai dit à la jeune femme que j’allais le déposer sur de la verdure, .
« C’est bien, comme ça il ne va plus souffrir…. merci de le faire, pour moi c’est trop dur ».
Je la comprenais et en même temps, pour moi, c’était tout naturel car à mes yeux toute mort se respecte, qu’elle soit humaine ou animale.
Quelques minutes plus tard, quand j’ai déposé ce tout petit animal au pied d’une plante, j’ai vérifié et effectivement, il ne bougeait plus.
Son histoire était terminée.
Je me suis retournée et au loin j’ai vu cette femme le sourire aux lèvres me remerciant pour ce que j’avais fait.
Après réflexion, je n’avais rien fait si ce n’est écouter son besoin à elle, et celui de ce tout petit animal sur sa fin de vie.

Pourquoi avoir choisi cette photo ? tout simplement parce qu’à mes yeux elle illustre l’approche qui rassure beaucoup de personnes, à savoir celle de savoir contenir ses émotions, au risque de s’en détacher et de ne plus s’écouter, ce qui n’est pas sans risques…
Rassurez-vous, cette petite grenouille a retrouvé son chemin juste après la photo, tout comme le petit batracien que j’ai déposé au pied du rosier.
De mon côté, je remercie celles et ceux qui osent être eux-mêmes, et en particulier cette personne qui a accepté de partager avec moi ses émotions les plus pures, celles qui font allusion à l’Amour avec un grand A face à la mort de tout être  vivant.

Au plaisir d’échanger avec vous,

Armelle