La perle

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« Et cette perle de pluie
Qui caresse ta peau,
Et cette larme de nuit
Qui te rappelle ce qui est beau.
Les regards qui se posent

Et qui admirent ton chemin
Sans que rien ne s’impose
Car tel est notre destin.
Des jours de soleil
Des jours de brouillard
Des jours de chaleur
Et des jours de froid.
Chaque instant est unique
Et pourtant éternel,
Chaque instant est pudique
Et pourtant si réel… »

Armelle Xochitl

(Explication de cette « Spéciale dédicace » : Un jour alors que je marchais, j’étais au téléphone avec mon papa. Nous étions en plein échange quand je me souviens lui avoir dit « Papa, laisse moi une toute petite seconde, je vais prendre une photo et je te l’envoie, je viens de voir quelque chose de très beau ». En marchant cette petite perle avait pour ainsi dire scintillée au loin, et en m’avançant, je l’avais vu briller devant mes yeux. J’ai envoyé la photo à mon papa, et je lui ai lu le poème que j’ai écrit en raccrochant d’avec lui. Quelques semaines plus tard, c’est cette même photo que nous avons décidé d’utiliser pour la carte de remerciements suite à son décès.)

Les blessures du deuil

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Pensez-vous pouvoir vous jeter à l’eau,
Alors qu’une plaie ouverte, se trouve sur votre peau ?
Pensez-vous pouvoir tenir debout,
En ayant une fracture éclatée en 1000 petits bouts ?

Le deuil c’est un peu comme ça…

Chercher à se relever de suite,
Se murmurer que ça va,
Risque de faire plus de dégâts,
Que de vous aider pas à pas.

Les injonctions, les obligations,
Les « il faut que » et les « tu n’as qu’à »
C’est comme mettre un pansement,
Sans voir s’il y a une infection.

Prenez le temps qu’il vous faudra,
Car dans ces histoires-là,
La « normalité » n’existe pas.

Chacun a son histoire,
Chacun a sa douleur,
Chacun a son chemin,
Chacun le gère comme il peut.

Le deuil ne se compte pas en heures.

Armelle Xochitl
(spéciale dédicace)

La trotteuse

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« Et dire que depuis quelques jours
On surveillait la trotteuse,
Elle faisait de son mieux,
Mais sa cadence ne valait plus rien.
Elle pensait avoir des lustres,
Mais à la place tout s’est effrité,
Quand elle a compris que son rythme
Ne serait plus jamais retrouvé.
Elle espérait pouvoir prendre son temps
Et te faire vivre plus longtemps,
Mais ce temps lui a filé entre les doigts
Comme le sable dans l’océan. »

Armelle Xochitl

(#spéciale_dédicace)

un cœur qui se fige avant que le temps ne s'arrête

Une nouvelle fin

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« Alors que certains te nommaient
Leur petit rayon de soleil,
Je voyais les nuages sombres,
Qui se dessinaient au loin.

Quand la brume épaisse
S’estompait peu à peu,
Les larmes de pluie
Se donnaient rendez-vous
Pour Innonder mes yeux.

Une nouvelle fin,
Une histoire de moins.
Un départ annoncé
Un compte à rebours inévitable.

Mais où trouver le bouton ?
Celui qui arrête le temps,
Celui pour reprendre son souffle,
Celui que certains cherchent toujours,
Parfois désespérément.

Puis, sans savoir comment,
Le soleil revient un beau jour,
On réalise que la vie continue,
Et qu’elle nous surprend parfois,
Au détour d’une rencontre,
Au détour d’un regard. »

Armelle

« While some used to call you
Their little ray of sunshine,
I could see the dark clouds,
looming in the distance.

When the thick mist
Gradually faded away,
Tears of rain
Made a rendezvous
To flood my eyes.

A new ending,
One less story.
A departure announced,
With an inevitable countdown.

But where do we find the button ?
The one that stops Time,
The one that lets you catch your breath,
The one that some people are still looking for,
Sometimes, desperately.

Then, without knowing how,
The sun returns one fine day.
We realise that life goes on,
And that sometimes it surprises us,
At the turn of a meeting,
At the turn of a glance. »

Armelle

« Mientras algunos te llamaban 
Su rayito de sol,
Yo podía ver las nubes oscuras
Acercándose a lo lejos.

Cuando la espesa niebla
Poco a poco se desvaneció
Las lágrimas de lluvia
Se unieron
Para inundar mis ojos.

Un nuevo final,
Una historia de menos.
Una salida anunciada
Una inexorable cuenta atrás.

Pero, ¿dónde está el interruptor?
El que detiene el tiempo,
El que permite recuperar el aliento,
El que algunas personas siguen buscando,
A veces, desesperadamente.

Entonces, sin saber cómo,
El sol regresa un buen día,
Permitiendonos ver que la vida continúa,
Y que a veces, nos sorprende,
A la vuelta de un encuentro,
A la vuelta de una mirada ».

Armelle

Un dernier partage

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photo qui montre une personne en fin de vie en train de saluer sa famille, ses enfants et ses petits enfants
« Fenêtre sur… ton coeur »
C’était le temps du covid,
Et pourtant, sans se soucier,
Ni du temps, ni des règles nouvelles,
Ton corps t’a fait des misères.
Le retour de maux,
Venus de temps anciens,
Ont refait surface soudainement
Limitant ton corps et tes mouvements.
La distance s’est posée
Ou devrais-je dire imposée,
Pour te garder en vie peut être,
Mais te coupant de la flamme du cœur.
Et un jour, cette fenêtre,
Que j’ai eu le droit d’ouvrir
Sur ton petit monde…
Une lueur d’espoir.
Un dernier regard.
Et quel regard…
Celui d’un au revoir,
Que connaissait ton âme,
Mais que tu refusais de voir. »
 
Xochitl

Le temps des amours

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amour et fin de vie
« Il est des temps légers,  
Où les regards se souviennent
Des douces nuits de folies, 
Et où les sourires reviennent 
Sur les aventures partagées.
.
Il est ensuite des temps de repli,
Des temps de repos,
Des temps de répit, 
Des temps où les secondes ne sont plus, 
Des temps de silence suspendu.
.
Puis, il est des temps d’observation, 
Où l’on regarde le monde tout autour, 
Où l’on décide ce que l’on veut, 
Et ce que l’on ne veut plus.
.
Il est ensuite le temps des adieux, 
Ceux où l’on voit peu à peu s’effriter, 
Les heures qui nous sont comptées,
Et où l’on prend le temps de remercier, 
Chacune des personnes tant aimées.
Vient ensuite le temps du vide, 
Celui où l’on cherche,
Et où l’on ne retrouve plus,
Le souffle profond qui rassure,
De sa moitié partie depuis peu.
Alors, parfois le temps s’accélère,
Il arrive même à raccourcir les jours,
À rendre les nuits éphémères,
Pour que le temps qui sépare leur amour
Ne dure plus une éternité. »
.
Armelle Xochitl
.
(À mes parents que j’ai pu accompagner jusqu’au bout, 2020, 2021)

Le chemin

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trois photos prises à 3 moments de l'année d'un même endroit et qui assemblées font une seule et unique photo. Cette création montre que la vie est signe d'expériences en tout genre et que tout est formateur. Poème et photo de Armelle LAMBERT RODRIGUES, thanadoula, dédiés à son papa.

« Guide moi à travers 
ces chemins étranges,
Où l’on croise des fées
Où se promènent les anges,
Où le jour devient nuit,
Où la mousse devient vie,
Et où sans crainte on s’endort
Jusqu’au petit matin.
Là où les astres nous éclairent
Là où chacun vit ses rêves
Là où le temps s’arrête
Pour ne durer qu’une éternité. »

Armelle Xochitl

Ensemble

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ensemble

« Mon amour,
Ma moitié,
Ma chérie,
Tu as été le souffle de mes mains,
Le mouvement de ma peau,
Le battement de mes yeux,
Et celui de mon cœur qui respire.
Mon amour,
Tout me manque,
Ta peau, tes mains, tes yeux,
Ton sourire, ton odeur, ta voix,
Tes caresses, ton regard, tes bras,
La douceur de ta présence ici en bas.
Sans toi,
Les jours sont fades,
Les nuits sont froides,
Les plats sont sans goût,
Et la chaleur n’est plus.
Tu me manques,
Tu dois t’en douter,
Alors, je compte les jours,
Les heures, les minutes et les secondes,
J’attends de pouvoir te retrouver,
Te prendre dans mes bras,
Me dire que tout va bien.
J’attends de pouvoir enfin nous dire,
Que ce n’était qu’un mauvais rêve,
Et que l’on peut se rendormir,
Blottis l’un contre l’autre,
Sans savoir s’il fait froid,
S’il fait beau ou s’il pleuvra,
Sans nous demander comment ils vont,
Sans penser au reste du monde.
On sera là tous les deux,
L’un contre l’autre,
Comme avant,
On sera,
Ensemble,
De nouveau,
Et pour toujours,
Mon amour. »

Armelle Xochitl
(spéciale dédicace)

La brume

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IMG_20171212_093759_230« La brume qui s’installe,
Insidieusement dans ton cœur,
Fait que tu te déconnectes,
De ton amour, ton bonheur…
Ton monde perd de sa couleur,
Les nuances sont en noir et blanc,
Ce qui te guide heure après heure,
C’est la peur de la mort…
Ta barque est bien amarrée
Par crainte de partir à la dérive,
Au point de te priver de l’Amour,
Ce qui pourtant nous fait vivre. »

Armelle Xochitl
(spéciale dédicace)

Le temps

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temps« Le temps qui passe,
Et qui n’arrête rien,
Telle cette douce caresse,
Posée dans le creux de tes mains.
C’est la main de ta petite fille,
Celle qui t’a converti en grand père,
C’est celle de ma tendre fille,
Qui m’a permise d’être mère.
Elle te donnait de son amour,
Quelques heures avant ta mort,
Aussi fort que celui du premier jour,
Où tu l’as prise dans tes bras.
Chacun de tes tous petits,
À pu à son rythme te bercer,
Te souhaiter une bonne route,
Et accepter ton départ annoncé. 
C’est un cadeau que tu leur as fait, 
Que de pouvoir apprivoiser la mort, 
Une histoire d’une douceur extrême, 
Enveloppée de confiance et de paix. »
  
Armelle Xochitl
(Spéciale dédicace)

Roue libre

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roue libre« Peu avant de partir
J’ai pris le temps d’aller te voir,
Je t’ai raconté mes projets,
J’espérai pouvoir te revoir.
Et à peine 12 semaines plus tard, 
J’apprends que tout est terminé, 
Que tes ailes se sont déployées, 
Que tu as retrouvé ta liberté ! 
Tu peux enfin les prendre à ton cou,
Ces jambes qui t’ont tant fait défaut, 
Plus de fauteuil, plus de frein, 
Ton corps est léger, tu vas bien.
Si seulement on nous avait dit,
Que ce serait ta dernière chance,
On aurait pris le temps tu sais, 
De nous souvenir des pas de danse.
La danse des roues, 
Dans les rues de Saint Emilion, 
Où l’on ne pouvait jamais ignorer
Même le plus petit des pavés. 
La danse des plumes,
Quand on a partagé, 
Ces fous délires d’écriture, 
Sur de grandes feuilles de papier. 
Cette danse des mots qui se suivent, 
Celle des idées qui ne se ressemblent pas, 
Elles me manquaient déjà Marco,
Maintenant celui qui nous manque, c’est toi »
Armelle Xochitl

La dernière fois

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jeudi

« C’était un jeudi matin de janvier,
Il faisait froid, tu dormais.
j’ai toqué doucement à ta porte,
Pour une fois, papa,
c’était à moi de te réveiller.
J’ai du insister un peu,
Tu as tenté de négocier,
J’ai bien compris, papa,
Tu ne voulais pas te lever.
Il fallait pourtant le faire,
Les ambulanciers allaient arriver,
Mais tu as pris ton temps,
Tu restais là, recroquevillé,
Blotti au chaud contre ta moitié,
Comme pour te remplir de son amour.
Aujourd’hui je connais la fin de l’histoire,
Et je sais que tu as bien fait,
Ça aura été la dernière nuit dans ton lit,
Et la dernière fois,
Où tu te seras tenu seul,
Debout, sur tes pieds,
Chez toi,
Papa.
On est parti en retard,
On nous a un petit peu grondé,
J’ai pourtant fait ce que je pouvais,
Pour arrêter le temps, tu le sais.
Tu n’as rien dit pendant le voyage,
Et je comprends très bien pourquoi,
En toi résonnait le chant d’un adage,
Là où d’autres auraient senti de l’effroi.
Mais toi, tu savais,
Dans ta tête tout était clair,
Ton approche, ta philosophie,
Ton chemin de vie, les choix à faire.
Une fois sur place,
Une fois tes directives données,
Tu as laissé partir tes gardes,
Et tu t’es laissé porter.
Tout s’est très vite enchaîné,
De minutes en secondes,
Le temps s’est d’un coup accéléré,
Un compte à rebours infernal,
Que l’on n’a jamais pu arrêter.
Au fil des jours, au fil des heures,
Tu pouvais de moins en moins marcher,
Et ton outil de liberté,
Ne pouvait donc plus te porter.
Conscient de cette déchéance,
À chacune de tes chutes,
Tu sentais peu à peu arriver,
Cette fatidique échéance.
Alors que tu perdais peu à peu ton corps,
Tu as ouvert toujours plus grand ton cœur,
Pour inonder d’un amour profond,
Chacun de tes petits,
Chacun de tes grands. »

Armelle Xochitl
(Spéciale dédicace)

L’absence

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seule« Aujourd’hui ton absence
m’a particulièrement pesée.
Une heure à cuisiner,
Comme seule compagne mes pensées …
Il y a quelques mois,
Je t’aurais raconté,
Mes aventures, mes émois,
Et on aurait longuement échangé…
Depuis ton départ,
Tu ne m’as plus jamais parlé,
Mais tu es là dans mon cœur,
Toujours à mes côtés. »

Armelle Xochitl
(spéciale dédicace)

L’instant

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spirale« En secret, savamment ,
A demi mots, doucement,
A pas de velours, prudemment,
On a su attendre jusqu’à présent.
Le temps glisse,
L’étang s’assèche,
L’autan souffle,
Et l’automne emporte le vent.
Lubie passagère ?
C’est avec un cœur grand ouvert,
Avec des sens en éveil,
Que la vie devient éternelle.
Savourer chaque instant,
Comme si c’était le dernier,
S’émerveiller devant chaque regard,
Comme si c’était le premier.
La caresse d’une pupille,
La chaleur d’un iris,
La douceur de chaque cil,
Ou la profondeur d’une âme. »
Armelle Xochitl

J’aimerais

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calacas« J’aimerais,
Faire sonner ton téléphone,
Pour te raconter ma journée…
Pouvoir te prendre dans les bras,
Pour te partager mon amour…
Te préparer à manger,
Pour m’assoir en face de toi…
Te regarder t’endormir,
Pour te retrouver au petit matin…
Mais tout ça je ne peux pas.
Je ne peux plus,
Te regarder dans les yeux,
Car tes paupières se sont fermées …
Chercher les battements de ton cœur,
Car il ne bat plus la chamade …
Entendre tes pas qui glissent,
Car ton corps est silencieux …
Te raconter mes escapades,
Car tes oreilles se sont fermées…
Alors, je ferme mes yeux
Pour te sentir à mes côtés
Tu es ici, tu es là-bas,
Tu es partout,
Tu n’es plus là… »
 
Armelle Xochitl
(Spéciale dédicace)

La Plume

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sentir la présence d'un défunt

« Mon enfant,
Que ces paroles et ces mots te parviennent,
pour te montrer combien je t’aime.
Je suis là, tout contre toi,
je caresse ta joue, je te vois.
Je vois tes allers retours,
ta tristesse, tes questions.
Je te prends parfois par la main
même si tu ne le sens pas,
je caresse ton souffle,
plein d’interrogations et de doutes.
Je vais bien, rassure toi,
mes douleurs ne sont plus,
mon corps est léger,
mon âme est soulagée.
Tu as su être là quand il le fallait,
et je te remercie pour ça.
Les petites plumes qui s’envolent
et qui se laissent porter par le vent,
viendront réchauffer d’autres nids
de leur douceur et leur chaleur.
Ne cherche plus les signes de ma présence,
accueille-les,
ils sont déjà là »

Armelle Xochitl
(spéciale dédicace à une enfant qui se reconnaitra)

La dentelle

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une vie en dentelles

« Si je voulais te conter
Des crochets et des dentelles
Je te dirai sûrement
Qu’aujourd’hui et demain
Avancent tranquillement
Et qu’ici tout va bien.
Je te dirais que l’on gère
Et que l’on sait ce que l’on fait
Alors qu’en réalité
Au fil du temps qui passe
On prend vraiment conscience
Que l’on ne sait plus rien.
Si je voulais te rassurer
Je te mentirais peut-être
En te murmurant à l’oreille
Que tu ne me manques pas,
Que je gère à merveille
Et que j’avance à grands pas.
Mais toute la réalité
Tu la connais déjà,
Là où tu te trouves
Tu sais déjà tout ça.
Là-bas, la pluie ne mouille pas,
Le temps ne compte plus,
Le bonheur est éternel,
Savoure-le pour nous. »

Armelle Xochitl
(Spéciale dédicace)